Pattaya: des Indiens dans la ville

Ou: "My tailor is rich", par la bonne vieille méthode Assimil

 

Discrets mais efficaces, ils sont une composante de l'identité pattayenne, et ce pratiquement depuis que ce paisible petit village de pêcheurs s'est mis à séduire (!) les investisseurs locaux et étrangers. Au début, ils venaient du nord de l'Inde, principalement du Pendjab (i.e., panch-ab, les 5 rivières), mais de nos jours, on trouve aussi des Pakistanais, des Bangladais et même des Birmans d'origine népalaise. Pour les Thaïs, ce sont tous des «khaik hindou» (un terme générique, comme… «farang»), même si beaucoup sont musulmans (ou sikhs, portant barbe et turban, dont la doctrine, élaborée à la fin du 15ème siècle par Gourou Nanak, s'inspire à la fois du brahmanisme et de l'islam).


Si, en France notamment, ils excellent dans la restauration, à Pattaya par contre, leur domaine de prédilection est la confection sur mesure. Certains semblent être nés le crayon à l'oreille et le centimètre porté comme un scapulaire! Pour eux, prendre vos mensurations est une seconde nature, sinon la première.


Très entreprenants et laborieux, ils essaiment dans tous les centres touristiques du royaume de Siam: Bangkok, Phuket, Koh Samui, Chiangmai… Ils ont évidemment les occidentaux pour cible principale.

Comme tous ceux qui ont la bosse du commerce, ils ne comptent pas les heures à l'atelier ou à la boutique, obtiennent les meilleurs rapports qualité-prix (de leurs fournisseurs, sous-traitants et autres prestataires de service), travaillent en famille et réinvestissent leurs gains rapidement afin de multiplier les points de vente. Ils savent, en fins stratèges, très bien s'adapter au terrain et aux circonstances. On les trouve souvent implantés dans les halls et les galeries marchandes des hôtels de luxe. Ils ont naturellement beaucoup de bagout, maîtrisent le thaï et l'anglais, en plus de leur patois d'origine, ainsi qu'une ou deux autres langues indiennes (et quelques uns apprennent même le français… des affaires).

Les plus aguerris ont des "fichiers clients" tellement remplis qu'ils peuvent se permettre d'aller en Europe faire la tournée des popotes, au moins une fois l'an, pour prendre directement les commandes et renouveler leur clientèle (parmi les parents, amis ou voisins de leurs accointances).


A Pattaya, beaucoup d'Indo-Thaïlandais sont multipropriétaires (maisons, immeubles, commerces) et mettent leurs enfants dans les meilleures écoles (i.e. les plus chères), mais il n'est pas rare de les voir livrer eux-mêmes leurs costumes au guidon d'une mobylette toute déglinguée (et qu'on ne risque pas de leur voler). Malgré une certaine méfiance des Thaïs à leur égard, ils s'intègrent très bien socialement tout en restant farouchement endogames (i.e. ils ne se marient pas en dehors de leur caste) et observent d'ailleurs cette règle dans tous les pays où ils ont pris racine.


          Car il faut dire au passage que la diaspora indienne a une chronologie qui remonte loin dans les annales. Cette «dispersion» s'est d'abord opérée en Asie du sud-est tout au long des quinze premiers siècles de notre ère (cf. George Coedès, Les États hindouisés d'Indochine et d'Indonésie). Les temples d'Angkor au Cambodge en sont la plus belle illustration. A Bangkok, sur Sanam Louang, l'esplanade royale, chaque année, le 8 mai, le rituel sacré des Labours est célébré par les Bakous (i.e. «brahmanes du palais»), descendants de prêtres indiens. Parallèlement, il y a eu des influences hindoues en Malaisie depuis l'aube de l'histoire mais cet hindouisme antique a peu de traits communs avec celui pratiqué de nos jours (malgré l'islamisation) et qui est hérité des Tamouls venus du sud de l'Inde au 19ème siècle.


          En effet, notamment après l'abolition de l'esclavage en 1833 (mais seulement en 1848 pour la France, à l'initiative de Victor Schœlcher), les Britanniques avaient "invité" des centaines de milliers d'Indiens à partir travailler dans les mines et plantations, ou simplement comme petits fonctionnaires, dans leurs colonies asiatiques, africaines ou antillaises. Presque tous, bien sûr, s'y sont installés définitivement, prenant racine et finissant par former des communautés durables et florissantes. On estime de nos jours à plus de vingt millions d'âmes la population d'origine indienne à travers le monde (et jusque dans les boutiques détaxées de la principauté d'Andorre, jouxtant les Pyrénées ariégeoises!).


          Au moment de l'indépendance de l'Inde en 1947 (cette nuit, la liberté!) et surtout de la "Partition" (création du Pakistan) qui s'accompagnât d'affrontements communautaires d'une extrême violence (un million de morts), bon nombre de Pendjabi (en particulier ceux qui se retrouvaient du mauvais côté de la frontière) décidèrent de s'exiler vers des contrées plus paisibles. Beaucoup d'entre eux le firent par bateau, de Karachi ou de Calcutta, et débarquèrent à Penang (Malaisie) pour ensuite remonter par voie terrestre vers la Thaïlande (où certains avaient déjà des parents). Selon les témoignages assez concordants des Indo-Thaïs établis à Pattaya, leurs pères ou grands-pères auraient choisi le fier royaume de Siam pour son accueil, sa tolérance et sa bonne disposition envers les natifs d'un pays qui était la patrie du bouddhisme. Ils savaient qu'ils pourraient y mener tranquillement leurs affaires commerciales tout en observant leurs pratiques religieuses sans déranger quiconque.


          Plus récemment, dès 1965, pendant la guerre du Vietnam, les bases américaines se sont multipliées en Thaïlande (comme à Utaphao, par exemple, qui se trouve à ±35km de Pattaya) pour servir de soutien logistique aux troupes de l'Oncle Sam. Des dizaines de milliers de G.I.'s (sigle de l'anglo-américain «Government Issue», voulant bizarrement dire «soldat de l'armée»!) se sont donc retrouvés postés de ce côté-ci du Mékong. Les Indiens déjà sur place ont très vite compris où se trouvaient leurs intérêts de négociants en textiles.


Une douzaine d'années auparavant, lors de la guerre de Corée (1950-1953), il y avait eu un précédent historique dans la profession: les tailleurs (chinois et… indiens) de Hong Kong avaient prospéré grâce aux «boys» qui y venaient, durant leurs permissions, se payer des costards sur mesure et à un prix bien meilleur marché que les vêtements fabriqués en série aux USA. Pour les «Mister Singh» et associés, la dynamique était lancée. Après la chute de Saïgon (1975), les touristes ont remplacé les soldats au pays du sourire et les nouveaux hérauts de la machine à coudre ont fait venir leurs parents, leurs cousins, leurs amis.

Mais tous ne sont pas «habilleurs», loin de là. Beaucoup, à Bangkok notamment, œuvrent et opèrent dans la finance, le juridique, l'informatique, l'édition, les industries de pointe (tout comme aux États-unis où ils constituent, parmi les immigrants et depuis quelques décennies déjà, une des minorités les plus entreprenantes et les plus prospères). Selon un rapport récent du gouvernement indien, la Thaïlande compterait officiellement soixante-dix mille citoyens thaïs d'origine indienne et quinze mille Indiens «non-résidents», i.e. détenteurs d'un passeport indien et séjournant régulièrement en Thaïlande, sans compter le nombre croissant de touristes indiens qui viennent désormais user de leur [nouveau] pouvoir d'achat lors de circuits organisés bien sûr… par des voyagistes d'origine indienne. La boucle est bouclée.

Raymond Vergé

A toutes fins utiles, précisons que le terme «hindou» désigne l'adepte de la religion alors qu'Indien fait référence au citoyen, lequel n'est pas forcément toujours hindou, puisqu'il peut être aussi bien musulman, chrétien, bouddhiste, jaïniste, sikh, animiste, panthéiste ou même athée…


Pattaya City - Transportation around, within and out of Pattaya

http://www.pattayacity.com/transport.html






















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Big fat Indian weddings get Thai flavour

 

31/01/11: The popular adage marriages are made in heaven seems to be passé, in so far as Indians preferring to marry in Thailand, are concerned.

If the number of Indians marrying in Thailand is any indication, India is emerging as the fastest growing inbound market for Thailand with regard to wedding tourism segment.

 

Over 100 wedding groups, each comprising 200 guests, from India had visited Thailand last year and the numbers are increasing. Though Bangkok has been hosting Indian wedding functions since the last few years, Phuket, the island resort built on abandoned tin mines in the southern part of Thailand, and Pattaya are also increasingly emerging as new destinations for such events, say Thailand tourism board officials. Chiang Mai, Samui, Koh Chang are also among the popular destinations. The Indian groups have contributed a good amount of income to Thailand and also generated revenue to other segments too. Last year, over 7.9 lakh (790 000) Indians, out of 15 million international tourists, visited Thailand, registering an increase of 28 percent over the previous year.

 

The Tourism Authority of Thailand (TAT) has brought out a book: “Fall in love in India, Get married in Amazing Thailand” to be distributed to wedding planners and travel agents and tour operators.

It takes about three to four hours to travel to Thailand from India and the five-star hotels there are twice as cheap as Indian hotels and offer more facilities and activities for the whole family, say sources.

On an average, each Indian millionaire going to Thailand stays for about a week and spends between 100 and 150 million Baht per stay.



02/03/2008
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