Pattaya et la biomécanique

 Hans Ruedi Giger: ce nom ne vous dit peut-être rien mais c'est pourtant le créateur, entre autres, du monstre d'Alien (film de Ridley Scott, 1978) et de son environnement pour le moins… étrange.



[Christophe, Bruno et Thierry]

Le maître helvético-alémanique a fait des émules: une fine équipe franco-thaïlandaise installée à Pattaya. Ces nouveaux alchimistes nous ont confié quelques uns de leurs secrets…

Au début des années 2000, on voit à Pattaya des sculptures métalliques remplir les devantures de certaines boutiques. La plupart sont des modèles de guerriers inspirés par la science-fiction, mais avec une particularité bien réaliste: ils sont constitués de pièces mécaniques et ont pourtant l'apparence d'androïdes.


L'effet de surprise dure quelques temps. Puis les ventes et la production commencent à s'essouffler. C'est là qu'intervient Christophe, un Parisien venu en vacances il y a 5 ans. Écologiste dans l'âme et ayant déjà œuvré dans le recyclage et le traitement de l'eau, il est justement séduit par l'idée géniale de la récupération d'objets produits de façon industrielle et fonctionnelle, en série, pour en faire des œuvres d'art.


C'est aussi un fan de cinéma fantastique: ces figurines lui rappellent non seulement Alien mais aussi Metropolis, Les Temps Modernes, Terminator, Predator, Robocop… Séduit par l'élégance et l'énergie qui se dégage de ces personnages, il comprend tout de suite qu'il y a là un potentiel énorme pour la créativité.


Il contacte l'artisan thaïlandais qui reproduit ces statues et s'aperçoit qu'il tourne un peu en rond: il lui propose d'aller plus loin, en formulant un constat tout simple: «Il y a ceux qui copient des produits et ceux qui partent de là pour en développer de nouveaux». Reprenant à son compte l'expression latine «deus ex machina» (dieu [sort] de la machine) du théâtre antique, il a désormais trouvé son Graal.

De retour en France, il se met en disponibilité pour revenir dare dare en Thaïlande afin d'étudier la faisabilité du projet et réaliser une étude de marché. Il rencontre Yukij, sa future épouse thaïlandaise (elle-même ingénieur en bâtiment) qui sera très importante pour la coordination locale (elle est directrice de la société), et Bruno, un autre Français tombé sous le charme du Siam.


Bruno, motoriste en bureau d'études chez Peugeot pendant une bonne trentaine d'années, découvre grâce à Christophe ces monstres venus d'ailleurs mais matérialisés par des éléments qu'il avait manipulés professionnellement sans se douter qu'il pourrait un jour leur donner une deuxième vie… Comme il le dit lui-même: «Je peux enfin assouvir ce besoin caché au fond de tout un chacun, qui est de produire quelque chose d'artistique, et pourquoi pas, faire également passer des messages par le biais de ces entités métalliques»…

La matière première est inépuisable: ils y voient aussi d'autres applications, comme la production d'objets de décoration d'intérieur, par exemple des miroirs avec une jante de roue de voiture servant d'embase, un vilebrequin transformé en support et un cadre fait de crémaillères de direction et de plateaux de freins, le même «dispositif» pouvant servir de présentoir de menu dans un restaurant.


Lors du salon Trade Expo au Bourget en septembre 2008, une boucherie leur commande une table basse: ils réalisent un meuble constitué d'une vitre circulaire reposant sur un sanglier bien boulonné et grommelant de vérité!

Car côté animaleries, le bestiaire est pour eux une prodigieuse source d'inspiration, avec un gros clin d'œil à l'Histoire: le moteur a remplacé la traction animale, alors ils créent des chevaux grandeur nature à partir de bielles et de cardans. Ces fières montures trouvent naturellement leur destination sur des hippodromes et peut-être même au siège du PMU (Pari Mutuel Urbain, ndlr).

          L'interactivité avec le public de professionnels dans les salons d'exposition les conforte dans leurs certitudes: des publicitaires leur demandent des modèles pouvant donner une identité à des entreprises clientes. Le carnet de commandes se remplit. Entre autres, une boutique d'aquariums voudrait des espadons pour augmenter leur «visibilité»: c'est la bonne vieille communication par l'objet.


Mais à écouter Christophe et Bruno, on se rend compte que leur jubilation a donc une raison écologique: les sculptures sont faites à 80% de pièces récupérées. Au début, ils sollicitaient les concessionnaires thaïlandais. Maintenant qu'ils sont connus dans ce milieu, ils se voient proposer des tonnes de métal en bout de course. Ils les stockent dans leurs ateliers.

Comme des gosses émerveillés, ils savourent la magie de l'aléatoire et font flèche de tout métal. On leur livre des montagnes de pièces en vrac qu'ils font trier et répertorier par leurs assistants, ou bien ils reçoivent des containers remplis de tuyaux de freins ou d'arbres à cames. Cela se négocie au poids. Il y a un cours, comme la bourse, ça monte, ça descend, de même que l'or ou le cacao, suivant l'offre et la demande.

Tout nouvel arrivage provoque un remue-méninges d'où sortent des concepts de modèles nouveaux et chaque exemplaire sera forcément unique. Parfois, cela part d'un croquis ou simplement d'une pensée formulée oralement. C'est un laboratoire qui phosphore sans cesse. L'intention est d'imprimer un mouvement dans les sculptures, une dynamique dans le métal, afin de lui redonner une vie insoupçonnée.

Il y a un quatrième larron, Thierry. Lui est à cheval (mécanique bien sûr!) entre la France et la Thaïlande. Son expérience commerciale (30 ans à la tête d'un cabinet d'assurances) lui permet de parler de l'aspect créatif avec les clients. Les meilleurs prototypes naissent souvent après de longs échanges d'où il ressort que «Leurs idées d'aujourd'hui sont nos réalisations de demain». Il supervise également la logistique dans les salons d'exposition, réceptionnant les containers et assurant le service après-vente. La production en elle-même est basée dans la région de Siracha. La structure en Thaïlande est composée d'une vingtaine de personnes. Gageons qu'ils n'en resteront pas là…

Raymond Vergé

Calendrier pour l'année à venir:

- TRADEXPO, du 9 au 14 Janvier 2009 au parc exposition du Bourget.

- MAISON & OBJETS, du 23 au 27 Janvier 2009 au Parc des Expositions de Villepinte.

- EUROPACADO, du 8 au 11 Février 2009 à Bruxelles.

 

Contacts:

- Christophe et Yukij: 038 416 928; portable: 085 871 6965; fax: 038 416 927

- Bruno: 038 906 048; portable: 087 107 9519

- Thierry: +33 (0) 682 75 70 48


Site Internet:


 

Art Design Entertainment

202/141 Moo 9­ Soi Yume

Pattaya Klang Road

T. Nongprue, A. Banglamung

CHONBURI 20150 THAILANDE

Tél. bureau:+66 (0) 38 416 928

Fax:+66 (0) 38 416 927


MUSEUM HR GIGER

Château St. Germain

1663 Gruyères - SUISSE

Site officiel:

http://www.hrgiger.com/frame.htm

Série "Kamasoutra"

 

 

 

 

 

 

Miscellanées




























PUBLIREPORTAGE/INFOMERCIAL

Baan Pictory:
une abbaye de Thélème au sud de Pattaya

 

         Situé non loin du port de Bang Saray, quasiment au pied de Khao Chee Chan (le grand Bouddha gravé à flanc de colline), tout près des vignobles de Silverlake (qui viennent de produire leur premier millésime), du Wat Yansangwararam (magnifique complexe religieux avec un extraordinaire musée chinois) et du jardin botanique de Nong Nooch, Baan pictory s'inscrit parfaitement dans une contrée bénie des dieux.


         A moins de 2 heures de route de Bangkok par Sukhumvit et à 20mn de l'aéroport d'U-Tapao (desservant les aéroports de Phuket et Samui), c'est un endroit à la fois hors du monde et déjà complètement enraciné dans un paysage idyllique. En arrivant sur place, la surprise est totale: imaginez un grand mas provençal (terrain de pétanque attenant) entouré de jardins soignés et de dépendances somptueuses.

         L'intérieur du bâtiment principal est une véritable galerie d'art. Que ce soient les meubles, les tableaux, les bibelots et les éléments de décoration, l'ensemble dégage une esthétique à la fois sobre et opulente, dans un savant mélange de classique et de moderne, d'Asie et d'Europe, et donne vraiment envie de faire une parenthèse.


         Comme le formule très simplement Antoine, le maître des lieux: «Outre la beauté du site, on doit se sentir bien chez soi, même lorsqu'on est seul».


         Le domaine comprend deux piscines séparées, un espace tennis de table (et bientôt une salle de sport), un billard, des salles de jeux, une médiathèque (librairie, CDs audio et vidéo), Internet, des salons détente, des restaurants…

         Sans parler des activités externes comme le golf, les sorties en mer, les randonnées cyclistes ou à dos d'éléphant...

Cerise sur le gâteau: un terrain de pétanque avec kiosque à Pastis!

 

         Baan Pictory, des chambres d'hôtes vraiment pas comme les autres.

Site Internet: www.baanpictory.com

 

29/10/11
Superbe journée au BAAN PICTORY

Photos de jean-Claude Lerebourg et de Daniel Sztanke



31/12/2008
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