Pattaya: les ''volontaires'' étrangers de la police touristique

Parallèlement à son aspiration à devenir une destination touristique familiale, Pattaya demeure un laboratoire permanent d'alchimie improbable, un champ fertile en expérimentations diverses, un bouillon de culture qui produit et attire toutes sortes de mutants, de clones et de déviants, aussi bien chez les Thaïlandais insondables que chez les Occidentaux parfois fantasques.


Devant ce brassage incessant d'individus si différents, les autorités locales, soucieuses avant tout d'endiguer les débordements, sont obligées de mobiliser toutes les bonnes volontés pour rechercher et appliquer des solutions adaptées aux problèmes toujours nouveaux qui ne manquent pas de faire surface.

En occident, nous avons nos réseaux associatifs qui pallient et comblent admirablement les lacunes de l'État-providence. En Thaïlande, le volontariat est une notion parfaitement admise dans les mœurs et la vie sociale. A Pattaya, il est donc naturel que les services de police aient, depuis des années, fait appel à des centaines d'auxiliaires bénévoles parmi la population locale [thaïlandaise]. Un très bon moyen pour responsabiliser le citoyen 'lambda'.

Plus récemment, dans le cadre du programme visant à maintenir l'ordre social (et dans la crainte d'attentats terroristes), la Police Touristique a jugé bon de recruter (par voie de presse ou par contact direct) une douzaine de volontaires occidentaux aux origines géographiques diverses (Allemagne, Australie, Belgique, Danemark, France, Royaume Uni, Suède, Suisse...) et habitant Pattaya bien sûr.

Mais bien plus que leur vocation de 'sentinelles', leur rôle principal est de faciliter les échanges, si besoin est, entre visiteurs étrangers (surtout occidentaux) et population locale (commerçants, prestataires de service).

 

 

Ils assurent notamment une permanence dans la rue piétonne (Walking Street) afin de renseigner les touristes, comme le faisaient nos bons vieux syndicats d'initiative. Une belle façon de mettre en valeur le potentiel culturel de ces bénévoles tout en rendant service aux hôtes de passage qui sont à la fois surpris et enchantés de pouvoir s'informer sans problème de communication.

Certains volontaires avaient déjà le profil de l'emploi puisque œuvrant dans les médias ou s'occupant d'associations locales. Tous se doivent de montrer l'exemple et ils sont donc tenus d'avoir une conduite irréprochable, même (et surtout) en dehors de leurs heures de services. Celles-ci sont relativement réduites puisque il leur est demandé une soirée hebdomadaire d'astreinte minimum (21h-2h).

Ils reçoivent par contre une formation intense et régulière au cours de réunions-séminaires mensuels, avec des entraînements d'ordre physique, mental, théorique... Ils étudient des sujets aussi variés que le droit pénal, les procédures légales, les enquêtes de police, l'industrie touristique, les premiers secours et leur coordination, la lutte contre l'incendie, l'autodéfense, le saut en parachute, le port de l'uniforme, la communication sans-fil, le comportement en patrouille, la surveillance, les arrestations, la fouille au corps, la recherche d'indices, etc., le tout avec des exemples concrets empruntés à l'histoire de la Police Touristique thaïlandaise.

          Ils ne sont pas liés par un contrat et sont donc libres de rendre leur insigne à tout moment. Il est évident qu'ils ne peuvent se substituer aux policiers thaïlandais et lorsqu'ils sont témoins d'incidents de nature à troubler l'ordre public, ils doivent bien sûr relayer l'information et en référer à leurs supérieurs.

          La plupart des volontaires se disent motivés par un souci de cohésion sociale et de service rendu à la communauté. Malgré tout, ils ne sont pas forcément bien perçus par les autres étrangers résidants qui ne comprennent pas toujours leur démarche. Seuls les Thaïlandais (sauf les contrevenants !), les touristes et la hiérarchie policière semblent apprécier ces auxiliaires bénévoles.

Les Thaïlandais, qu'ils soient civils ou policiers, sont toujours ravis d'avoir des intervenants occidentaux pour faciliter le dialogue en cas de litige avec des étrangers. Les volontaires 'farangs' sont beaucoup plus à même de décoder les comportements (de leurs semblables) et peuvent donc grandement accélérer la résolution de malentendus en absorbant le choc des cultures. Les services de police ont finalement inclu dans leur approche cette notion 'ethnographique' longtemps ignorée. On parle souvent, avec raison, de l'attitude résolument protectionniste des Thaïlandais, mais on peut ici saluer un bel effort d'ouverture et de volonté d'intégration.

Raymond Vergé 

*Article publié dans Gavroche en novembre 2004 mais toujours d'actualité…


 


MISE A JOUR [FÉVRIER 2011]

 

 

 

 

 

 

http://www.ladepeche.fr/article/2010/08/14/888536-Lourdes-Recrues-europeennes-pour-la-police.html#xtor=EPR-1

Lourdes. Recrues européennes pour la police

Un commissariat aux couleurs de l'Europe avec Nicolas Ciavarella, Franck Stegner et le capitaine Jean-Louis Lami./Photo D. P.
Un commissariat aux couleurs de l'Europe avec Nicolas Ciavarella, Franck Stegner et le capitaine Jean-Louis Lami./Photo D. P.

Déjà en 2008, à l'occasion de la venue du pape Benoît XVI, des renforts policiers de pays d'Europe étaient venus prêter main-forte aux forces de police de Lourdes. Une expérience réitérée cette année avec l'arrivée de Nicolas Ciavarella et Franck Stegner, respectivement Italien et Allemand, qui ont été présentés en mairie de Lourdes par le commandant Pouchan : « Nous sommes très heureux de pouvoir créer ce commissariat européen sur la ville de Lourdes. Il faut dire qu'ils arrivent en plein cœur dans les fêtes de l'Assomption avec une affluence de pèlerins de ces deux nationalités. On l'avait déjà mis en place en 2008, c'est la volonté du ministère de l'Intérieur et par là même celle du président de la République ».

Les deux policiers, au français irréprochable, auront plusieurs missions à mener à bien : « Ils travailleront surtout aux abord des Sanctuaires mais aussi pour la réception des plaintes ou doléances des ressortissants de leur pays ».

Une collaboration efficace

Une aide appréciée aussi par le maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave, à l'approche du pèlerinage des gens du voyage : « C'est un apport très important et très intéressant. Dans le cadre d'une Europe qui s'articule autour de la prévention et de l'accueil, c'est une très bonne chose que les forces de police puissent collaborer ensemble ».

Nicolas Ciavarella et Franck Stegner sont quant à eux ravis de faire cette expérience à Lourdes, où ils ont déjà trouvé leurs marques : « Nous sommes très contents car nous avons été très bien accueillis par nos collègues français. C'est une entente qui portera ses fruits pour la sécurité publique. Nous vous remercions beaucoup pour l'accueil que vous nous avez réservé, et c'est un grand honneur pour nous d'être ici à Lourdes ».



22/02/2010
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