Permis de tuer

L'hécatombe sera meurtrière ou ne sera pas

          Suivant les prévisions des experts (qui ne se trompent malheureusement pas toujours), dans les années (forcément !) à venir et chez les populations des pays dits 'du sud' qui voient leur pouvoir d'achat augmenter, une des principales causes de mortalité chez les 15-45 ans, après le SIDA et la tuberculose, pourrait bien être… l'épidémie de pétrolettes.


          D'ailleurs, il suffit de circuler à Pattaya pour remarquer ici et là, sur la voie publique, des tags d'un nouveau genre recouvrant parfois le marquage au sol: ce sont les 'contours' des corps des victimes d'accidents, dessinés à la peinture blanche (et en bombe aérosol) par les policiers venus constater les dégâts.

          En ville, dans la plupart des cas, ce sont les conducteurs de deux-roues qui paient le plus lourd tribut (pour employer le jargon de la presse spécialisée).

          Faut dire qu'ils roulent comme des branques (ce mot est bien dans le dictionnaire) et que la vente des motocyclettes est en constante augmentation. Le prix n'excède pas six mois de salaire moyen et on peut même en profiter à plusieurs.


          En plus du pilote (seul casqué, et encore…), deux passagers c'est courant, trois ce n'est pas rare, mais, Dieu merci, au delà de quatre, cela reste exceptionnel. On peut aussi monter jusqu'à 80-100 km/h (là, il faut être deux au maximum, mais c'est fréquent), et en cas de rencontre inopinée avec un véhicule plus lourd que l'air (un gros 4x4 par exemple), ça peut laisser des traces sur la chaussée (voir plus haut).

          La Thaïlande fait partie du club (très ouvert) des pays ayant le taux d'accidents de la route le plus élevé. A population égale, il y aurait deux à trois fois plus de morts par an sur les routes qu'en France.

          Mais comment se fait-ce ? On a peut-être un début d'élément de réponse en étudiant la manière dont le permis de conduire est délivré dans le royaume. On pourrait dire 'permis de tuer' (et de se faire tuer) si on n'avait pas peur de faire un mauvais jeu de mots.


          Car on est allé voir comment ça se passait. D'ailleurs, en tant qu'étranger résidant, il est conseillé d'obtenir ce document si on est soi-même usager de la route. Ça fait plus sérieux devant le policier qui vous verbalise, et ça peut servir de carte d'identité lors de formalités administratives. On peut même bénéficier du 'tarif thaï' (i.e. prix fortement réduit) dans certains parcs d'attractions.


          Bref. Pour l'obtenir, il faut se présenter dès 8h30 au 'Centre d'examen' avec un certificat de résidence (fourni par les Services d'Immigration: 200 bahts par permis), un certificat médical (fourni par qui vous savez) et tout un jeu de photos d'identité. On retire le ou les formulaire(s) au guichet: un pour le permis moto (55 bahts) et un autre pour le permis voiture (105 bahts).


          Si l'on n'a pas de permis de conduire international (voire, pas de permis du tout), il faut passer le code. Ça prend une bonne heure et demie. On vous met dans une salle de classe avec les autres candidats étrangers et on vous prête un manuel en anglais. Vous avez une demi-heure pour l'étudier.

          Puis on vous fait visionner l'équivalent en cassette vidéo, toujours en anglais, of course. Enfin, on distribue des questionnaires à choix multiples (les fameux QCM). Certains énoncés sont limpides, donc faciles à traiter, mais d'autres posent vraiment problème car rédigés dans un anglais 'petit-siamois' complètement obscur.

          Inutile de paniquer car vous pouvez ouvertement copier sur vos petits camarades (et certains gardent le manuel sous le coude). Malgré tout, lorsque la gentille demoiselle vient relever les copies et qu'elle constate (avec sa grille de réponses) que vous n'avez pas le quota minimum, elle vous signale les erreurs et vous invite à les corriger. Si vous ne trouvez toujours pas les bonnes réponses, elle vous les donne quand même. C'est très convivial.


          Ensuite vient la pratique. C'est là que vous réalisez combien la Thaïlande est un pays de tolérance et de liberté. La plupart des autochtones sont venus [chercher le permis] au guidon de leur 100cc ou au volant de leur 'pick-up'. Le Centre d'examen se trouve à 15 km de la ville (juste à côté de l'International School of the Regents). On leur fait donc confiance, et de toute façon, il leur faut bien un véhicule puisque ça n'est pas fourni par le Centre.


            Si vous venez en moto passer le permis voiture, vous pouvez en louer une, le temps de l'examen, à l'une des officines (en face du Centre) où l'on vous tire le portrait et où, au final, vous ferez plastifier votre bout de carton. Derrière les bureaux, il y a un circuit tortueux, de quelques centaines de mètres, genre 'karting pour moins de 12 ans'.


            Pendant toute la session, l'inspecteur reste bien calé sur sa chaise, à quelques mètres de la ligne de départ, sous un abri qui sert de salle d'attente aux candidats.


        Il leur explique au préalable, pour être plus sûr, qu'ils doivent suivre l'itinéraire fléché, marquer les arrêts obligatoires (Stop !) aux intersections, allumer le clignotant correspondant à la bifurcation, regarder à gauche et à droite avant de s'engager, et effectuer une marche arrière (pour les voitures uniquement, œuf corse !) en fin de parcours (qui prend quand même presque trois longues minutes).


          Il peut y avoir plusieurs candidats en même temps sur la piste, mais rien n'échappe à monsieur l'inspecteur (qui a des yeux d'aigle).

         Puis on se gare gentiment et on vient le trouver (toujours sur sa chaise). Il vous remet le document signé et approuvé. Il n'y a plus qu'à retourner au bureau pour se voir établir le précieux sésame dûment estampillé. Pour les Thaïs comme pour les étrangers, il faut le renouveler au bout d'un an, après quoi il restera valable cinq ans, et puis toute la vie, ou du moins ce qu'il en reste….

Raymond Vergé

*Selon des statistiques publiées en novembre 2010, l'alcool tue en moyenne trois Thaïlandais toutes les heures...

Pattaya City - Transportation around, within and out of Pattaya

http://www.pattayacity.com/transport.html

 



 

 

Thaïlande: le pays où l'on peut stationner
son deux-roues comme on veut....

[Commentaire et crédit photos: Jean-claude Lerebourg]

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Trouvé sur http://voyageforum.com/

A partir de quand on peut conduire un scooter sur la route en Thaïlande?
Dès qu'on t'enlève les petites roues du vélo et que tu as les jambes assez longues pour passer les vitesses.….

C'est difficile de passer le permis de conduire en Thaïlande?
Le permis de quoi?

Je vois beaucoup de Thaïlandais rouler dans de gros 4×4, pourquoi?
Quand tu es sur la route Udon Thani-Sakhon Nakhon et que tu te retrouves à 3 de front sur une route à deux voies avec en face un bus et bien… pour les voitures, c'est un peu comme aux vestiaires des hommes: Celui qui à la plus petite ne fait pas le fier…..

Comment sait-on qu'un Thaïlandais va tourner à droite ou à gauche?
On ne sait pas, mais quand il freine, on peut penser que c'est pour tourner…
Par contre quand il allume ses warnings, cela indique qu'il va aller tout droit au prochain carrefour: C'est logique, puisqu'il ne va ni à droite ni à gauche

Et le warning, alors il ne sert pas à indiquer un danger ou un véhicule en panne?
Non, pour cela, on met des branches sur la route à distance du véhicule arrêté en panne.
NB: Si la branche est pointée verticalement, elle signale un trou dans la route
NB 1: Plus les branches sont grosses et nombreuses, plus le véhicule arrêté est gros.
NB 2: Rien n'oblige les Thaïlandais à mettre des branches sur le sol, donc l'absence de branches ne veut pas dire absence de danger….

 

C'est dangereux pour un piéton de traverser la rue à Bangkok?
C'est en tous cas le moyen le plus rapide et le moins cher de se suicider.

Par contre, à la campagne (c'est à dire à la sortie de Bangkok), que tu sois à pied, en vélo, en scooter ou en voiture: tu laisses traverser les buffalos et autres vaches… De toutes les façons, si tu ne t'arrêtes pas, elles traverseront quand même… N'oublie pas que ce sont elles les suicidaires…

 

A combien on peut monter dans un pick-up en Thaïlande?
Et bien dedans, en principe c'est à cinq. Et dans la benne? C'est tant qu'il y a de la place.

C'est vrai qu'il y a des embouteillages à BKK?
Faux! Il y a un seul embouteillage à Bangkok, mais il prend toute la ville.

C'est délirant ça, d'organiser des courses de taxis en pleine rue à Bangkok!
Ce ne sont pas de courses de taxis, mais des taxis en course!

Comment appelle-t-on un barrage de police sur la route en Thaïlande?
Un péage…

 

A combien peut-on monter sur un scooter en Thaïlande?
En principe 4, mais les bébés ne comptent pas.

 

Quelle est la hauteur maxi des chargements autorisés pour les pick-up en Thaïlande?
Tant que ça passe sous les ponts c'est bon… Et il n'y a pas de ponts…

 


NB: A partir de 5 m de haut, on met des perches en bambou inclinées d'avant en arrière pour que les fils électriques qui traversent la route ne touchent pas la charge…

 

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Conduire en Inde: "Bonne chance!"

BOMBAY (Inde) (AFP) - 17/10/2008 14h27

Mosin Ali apprend à conduire dans les rues de Bombay le 15 octobre 2008

L'auto-école "Bonne chance" de Bombay porte bien son nom: pour son patron, Sohail Kappadia, on ne peut effectivement s'en remettre qu'à la Fortune pour rester en vie sur les routes d'Inde, les plus meurtrières au monde.

M. Kappadia en sait quelque chose. L'un de ses amis vient de se tuer en voiture. Pendant une leçon de conduite, un élève a pulvérisé un véhicule de son auto-école en l'encastrant dans une camionnette.

Accident de la route en Inde, le 14 octobre 2008

"Parfois, vous ne savez tout simplement pas si le type en face va freiner", raconte-t-il à l'AFP. "La présence d'esprit, c'est indispensable ici. La plupart des accidents sont dus à des comportements irréfléchis", lance, dépité, ce moniteur de conduite de 33 ans.

L'Inde, géant asiatique de 1,1 milliard d'habitants en pleine croissance économique, a décroché cette année le record mondial du nombre de morts sur les routes, représentant 10% des 1,2 million de décès par an dans le monde dans des accidents de la circulation, selon la Fédération routière internationale de Genève.

Le taux de mortalité sur la voirie indienne --en piteux état et datant de la la colonisation britannique-- est de 14 personnes pour 10.000 véhicules, soit sept fois plus que dans les pays riches, d'après la Banque mondiale.

L'institution prévoit qu'à la fin des années 2020 davantage d'Indiens mourront sur les routes que de maladies. La plupart des victimes seront des piétons.

Et on comprend facilement pourquoi.

A New Delhi, Bombay, Calcutta, Madras ou Bangalore, sur leurs grandes artères embouteillées, à chaque carrefour ou rond-point, dans les ruelles des quartiers résidentiels, le code de la route n'existe pas et une seule règle s'impose: passer le premier coûte que coûte, se faufiler à tout prix dans la circulation chaotique à grands coups de klaxons et d'appels de phares.

De luxueuses berlines allemandes et d'énormes 4X4 japonais côtoient des taxis bringuebalants, triporteurs, motocyclettes, vélos, camions et autobus pétaradants lancés à pleine vitesse sur des chaussées défoncées et envahies par des mendiants, vendeurs ambulants, charrettes à bras, vaches sacrées ou chiens errants.

La plupart des automobilistes rabattent les rétroviseurs de leurs voitures, ne bouclent pas les ceintures de sécurité, laissent leurs enfants gambader dans l'habitacle, conduisent d'une main et téléphonent de l'autre.

Mais cela ne fait pas peur à Shahik Arqam, un architecte de 24 ans, qui rêve de décrocher son permis de conduire. "C'est un peu dur au début, mais j'ai compris comment les autres conducteurs faisaient", dit-il, avant sa leçon à l'auto-école "Bonne chance" de Bombay.

Au volant d'une petite voiture rudimentaire marquée du "L" pour "Learner" (apprenti), à peine lâché sur les artères saturées de la mégalopole de 18 millions d'âmes, M. Arquam est copieusement insulté par un concert de klaxons parce qu'il roule trop lentement ou ne démarre pas assez vite au feu vert.
Jamais, en une heure de cours, un seul véhicule surgissant sur sa gauche ne lui a laissé la priorité.

Son moniteur, Mohsin Ali, prend les choses calmement. "Si vous suivez les règles de conduite, c'est très facile, même beaucoup plus simple à Bombay qu'à Calcutta et à Madras", assure-t-il.

La police de la capitale économique indienne commence en effet à faire la chasse aux infractions les plus grossières: vitesse, alcool, absence du port de la ceinture ou du casque. Le nombre d'accidents mortels à Bombay a quasiment été divisé par deux cette année par rapport à 2007.

Mais le mantra de la conduite en Inde est immuable, prévient M. Kappadia: "De bons freins, un bon klaxon et... bonne chance!". © 2008 AFP



05/04/2008
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