Anniversaire Royal: 85 ans le 5/12/12

           Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej (prononcer Phoumiphon Adoulyadet) est né le lundi 5 décembre 1927, au Mount Auburn Hospital de Cambridge, Massachusetts, U.S.A., troisième et dernier enfant de Son Altesse Mahidol (prononcer Mahidon), Prince de Songkhla, et de la Princesse Sri Sangwan.


            Le Prince Mahidol (frère cadet du Roi Prachadhipok et fils du grand roi Chulalongkon, Rama V) était en train de terminer ses études de médecine à l'université de Harvard. Il devait mourir à Bangkok 2 ans plus tard (le 24 septembre 1929) d'une complication rénale, après avoir initié la modernisation de la profession médicale en Thaïlande.


            Son épouse, elle-même infirmière formée au Simmons College de Boston (Massachusetts), se retrouvait veuve à 29 ans. En 1933, elle obtint de partir en Suisse avec ses trois enfants (Ananda, Kalyani et Bhumibol) et toute la famille s'installa dans un appartement, à Lausanne, au 16 de l'avenue Tissot.


          La raison principale de ce long séjour au bord du lac Léman était d'y soigner la santé fragile du prince Ananda Mahidol, héritier en titre de la couronne.

[Le roi Prajadhipok en Europe - 1934]

          Les évènements allaient s'accélérer puisque le 2 mars 1935, le Roi Prajadhipok (c.-à.-d. "Lumière du Peuple") [Rama VII], abdiqua, trois ans après le coup d'état qui avait transformé, en douceur et sans effusion de sang, la monarchie absolue, vieille de sept siècles, en monarchie constitutionnelle.


          Le gouvernement et toutes les «forces vives» de la nation thaïlandaise demandèrent à la princesse-mère de leur donner son fils, Ananda, comme nouveau souverain, même s'il était encore trop jeune pour monter sur le trône. Forte de ce statut royal, la famille emménagea dans une résidence plus cossue, à Pully, une ville voisine (canton de Vaud).

          C'est ainsi que le jeune prince Bhumibol Adulyadej devint élève de l'École Nouvelle de la Suisse Romande à Chailly, et qu'il obtiendra son baccalauréat au lycée (appelé «Gymnase Classique Cantonal») de Lausanne.

          Il s'apprêtait ensuite à intégrer l'Université de Lausanne pour y suivre des études scientifiques, lorsque, le 9 juin 1946, à Bangkok, survint le décès de son frère aîné, Ananda Mahidol, le [déjà] Roi Rama VIII, un an à peine après son retour en Thaïlande, trouvé mort dans sa chambre, à l'âge de 21 ans, tué par un mystérieux coup de feu dans la tête (toujours 'officiellement' inexpliqué).

          Pour la seconde fois en dix ans, Le gouvernement et toutes les «forces vives» de la nation demandèrent à la [désormais] reine-mère de leur donner son autre fils, Bhumipol, comme nouveau roi, même s'il était encore trop jeune (lui aussi) pour monter sur le trône.

Photo datée de 1949

          S'en suivirent cinq années de régence pendant lesquelles le jeune souverain acheva ses études en Suisse, dans le domaine des Sciences Politiques, cette fois, afin de se mieux préparer à la fonction royale.

          En 1947, alors qu'il était en visite en France, et plus précisément au château de Fontainebleau, il rencontra Mom Rajawongse Sirikit, fille de l'ambassadeur de Thaïlande à Paris.


          Ils se fiancèrent deux ans plus tard, le 19 juillet 1949 et la future Reine Sirikit, qui apprenait alors la musique classique à Paris, s'en vint (ou s'en alla) poursuivre ses études à "Riante Rive", un prestigieux pensionnat lausannois.


          Puis, le 24 mars 1950, les fiancés retournèrent à Bangkok et la cérémonie de mariage eut lieu le 25 avril suivant. Le peuple thaïlandais était en liesse: cela faisait quinze ans (depuis l'abdication de Rama VII) qu'il n'y avait pas eu de couple royal au Grand Palais.

          Une semaine plus tard (i.e. le 5 mai 1950), la cérémonie du couronnement se déroula en grandes pompes. «Nous règnerons avec l'aide du Dharma (la Loi, l'enseignement bouddhique) pour le bien et le bonheur du peuple siamois». Telle fut la promesse solennelle (et traditionnelle) que fit le roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX) après avoir posé sur sa tête la couronne d'or de la dynastie des Chakri.

          Son nom, d'origine [forcément] sanskrite, qui lui avait été donné par son oncle le Roi Prachadhipok (pracha=peuple et dhipok=lumière), se traduit par "Protecteur de la terre, glorieux et sans pareil" et il s'en est montré fort digne depuis son accession au trône, puisque, avec la Reine Sirikit, il n'a pas cessé de veiller au bien-être de ses sujets.

Rao rak Naï-louang  - We love the King - Nous aimons le Roi

          Passent les gouvernements et leurs premiers ministres, le roi demeure toujours égal à lui-même. Il est le phare de la nation, puisant son propre "combustible" dans un sens inné du dévouement et dans un engagement sans faille.


          Remarque conclusive: depuis la révolution "pacifique" de 1932, la Thaïlande a eu 23 premiers ministres, 56 gouvernements, et la Constitution a été modifiée 16 fois. D'une part, le rôle de l'armée reste déterminant et quelque 18 coups d'états, effectifs ou avortés, ont, à des degrés différents, perturbé l'évolution politique, mais sans freiner le développement socio-économique.


         D'un autre côté, bien que ses pouvoirs soient limités par la Constitution, le couple royal continue d'avoir, pour le pays, un rôle éminemment fédérateur, donc stabilisateur. Force est de constater que le respect et l'amour du peuple thaï pour le Roi et la Reine sont sans doute plus profonds que jamais. Longue vie à Leurs Majestés.

                                                Raymond Vergé 

 

http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/08/23/01001-20080823ARTFIG00057-bhumibol-de-thailande-roi-richissime-mais-fragile-.php

Bhumibol de Thaïlande, roi richissime mais fragile

François Hauter | 22/08/2008

Vénéré comme un demi-dieu par ses sujets, le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, s'impose cette année la 62e de son très long règne comme la tête couronnée la plus riche du monde.

          La «ferme» de Kamnun Chul Cunvong, dans le nord de la Thaïlande, à Phetchabun, est une bien curieuse ferme, puisqu'on y cultive sur 2 500 hectares le mûrier et que jour et nuit, dans des usines, des machines embobinent la fibre longue et précieuse des vers à soie, avant de l'expédier vers les meilleurs fabricants de kimonos du Japon. Devant le siège social du conglomérat de la famille Cunvong, trône un bulldozer jaune. Un bulldozer sacré. Car le roi Bhumibol, un jour, il y a très longtemps, a rendu visite à Kamnun Chul Cunvong et offert l'engin à la famille, qui en avait besoin pour défricher. Depuis trente ans, les Cunvong et leurs milliers d'employés fêtent ce don. Ils s'inclinent profondément devant le bulldozer. Le souverain, le courage de cette famille et la prospérité de la région forment un tout, indissociable.

          Il en est ainsi de la Thaïlande, de ses 62 millions de sujets, et du roi. Dans notre société française qui depuis deux cents ans a oublié sept siècles de monarchie, c'est parfois difficile à comprendre, mais un grand roi peut mener son pays à la prospérité.

          La Thaïlande, qui déjà envoyait des délégations diplomatiques à Versailles au temps de Louis XIV, s'est follement enrichie depuis que le règne de Bhumibol Adulyadej a commencé, il y a soixante-deux ans. 

          Lorsque le roi a été intronisé le 9 juin 1946, avec son regard si timide caché derrière de grosses lunettes, sa monarchie n'était plus que de parade, réduite à néant ou presque. Comme ses aïeux, cet homme d'apparence simple et réservée a encouragé les paysans à développer un système d'irrigation sophistiqué. La Thaïlande est devenue le principal exportateur de riz dans le monde. Le pays n'a pas raté non plus son industrialisation. Entre la Birmanie, le Laos, le Cambodge et la Malaisie, il est devenu la seconde puissance économique d'Asie du Sud-Est.

          Aujourd'hui, dans cette Thaïlande devenue un îlot de prospérité et de stabilité régionale, Bhumibol Adulyadej est la pierre d'angle et le rassembleur de son peuple. À Bangkok, les généraux et les premiers ministres passent : depuis 1946, la Thaïlande a connu dix-huit coups d'État, vingt-sept premiers ministres, seize Constitutions. Le roi demeure. Le 9e descendant de la dynastie Chakri (fondée en 1782), grand chevalier de l'Éléphant Blanc, sous ses allures si frêles, est un stratège impitoyable, tenace. Inflexible.

          Dans tous les domaines politiques et financiers, il s'est donné les moyens en six décennies de restaurer la puissance de la monarchie et d'imposer ses vues. Dans la vie publique, sa parole est rare, voire exceptionnelle ; le souverain, même par ses silences, sait défaire les carrières de ceux qui lui déplaisent. Il en a acquis les moyens de pression les plus discrets, également : la fortune de la monarchie lui confère un rôle central dans les cercles d'affaires. Vénéré par tous, il se passionne spécialement pour les paysans, qui constituent 63 % de la population. Ils le lui rendent bien : ils célèbrent leur roi comme un dieu, jettent sous ses pas des carrés de tissu qui deviendront des reliques sacrées. 

          La constance, l'opiniâtreté, quelques idées simples et une bonne dose de chance font les grands destins. Bhumibol a eu la chance de ne pas avoir une enfance dorée. Il a grandi dans l'exil de sa famille, les drames et la déconfiture de la monarchie. En 1932, les généraux et les hauts fonctionnaires à Bangkok décident de renverser le vieux régime, pour le transformer en monarchie constitutionnelle. Ils ne lui laissent aucun pouvoir, sinon un article punissant de mort quiconque critiquera le roi. Bhumibol a 4 ans et son frère aîné, Ananda Mahidol, l'héritier du trône, 7 ans. En 1935, leur oncle, le roi Prajadhipok, abdique. Mahidol a 10 ans et, avec son frère, il poursuit ses études en Suisse, sur les rives du Léman. Il est traditionnel dans les grandes familles thaïlandaises de donner une éducation internationale aux enfants, car l'ancien Siam est depuis sa fondation ouvert aux influences extérieures. « Bhumibol était charmant, fort discret », se souvient l'un de ses camarades d'études à l'université de droit de Lausanne. En 1945, le frère aîné rentre à Bangkok où il doit être couronné. Six mois plus tard, le prince héritier est retrouvé sur son lit, au cœur du palais royal, assassiné d'une balle de Colt dans la tête (1). Bhumibol est désigné comme le futur roi, puis couronné sous son nom, qui signifie « force de la terre et pouvoir inégalé ». 

          Habilement, l'une de ses premières décisions sera de durcir le protocole royal. On ne regarde pas le souverain. On se prosterne à ses pieds. Ce cérémonial anachronique et méticuleux, associé au dosage subtil de ses apparitions, va créer sa légende, celle de l'unique personnalité incarnant l'identité nationale.

          Le portrait du souverain est placardé partout. Il n'entretient ni cour ni noblesse, puisqu'en Thaïlande il n'y a qu'une seule famille, celle du roi. Bhumibol ne rit jamais. Il est très conservateur. Bouddhiste fervent, il se montre humble et vit simplement il impose au palais un riz de la plus ordinaire qualité et entretient ainsi la dévotion dont il est l'objet.

           On ne lui connaît qu'un seul passe-temps : le saxophone. Il ne voyage jamais à l'étranger (à l'exception d'un déplacement au Laos), mais sillonne son pays. En 1973 et en 1992, il se manifeste lorsque la fragile démocratie thaïlandaise menace de s'effondrer. Son prestige, dans la tourmente politique locale, ne cesse de croître. Son discours annuel prononcé chaque 5 décembre le jour de son anniversaire, est attendu comme l'événement politique de l'année.

          Les révélations du magazine Forbes viennent déchirer ce tableau idyllique. Hier, le gouvernement thaïlandais les a démenties, en précisant que les chiffres de la revue américaine incluaient les actifs d'une structure financière baptisée Crown Property Bureau, qui n'appartenait pas en propre au roi, mais à la monarchie, c'est-à-dire au pays.

          La fortune de la monarchie est en effet principalement rassemblée dans cette structure. Ses fonds sont investis dans des conglomérats représentants 7,5 % des actifs boursiers du pays, selon Bloomberg. Il y a là 30 % de Siam Cement Group, 21 % de Siam Commercial Bank, 87 % de Deves Insurance et, à l'étranger, 87 % du groupe hôtelier Kempinski. La monarchie possède des palais dans l'ensemble du pays, mais aussi 5 260 hectares de terrains, dont 1 214 hectares dans Bangkok. Or, un seul hectare dans la capitale peut valoir jusqu'à 74 millions de dollars. En Thaïlande, dix-neuf des vingt plus grands groupes industriels sont contrôlés par des familles sino-thaïes, et il ne fait aucun mystère que la famille royale, qui a elle-même du sang chinois, est très proche de ces clans acquis au roi (2).

          L'embarras du Palais devant ces révélations américaines est palpable, car le souverain mène depuis plusieurs années une campagne, discrète mais limpide, contre l'autre homme le plus riche du pays, qui concurrençait sa popularité : l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, désormais exilé à Londres et menacé de perdre ses avoirs de 2,2 milliards de dollars en Thaïlande.

          Tout oppose le souverain à M. Thaksin, qui avait été élu en 2001. Autant le roi joue la mesure, autant l'ex-premier ministre était une sorte de populiste à la mode Berlusconi. Protecteur des minorités, le roi avait détesté voir Thaksin employer la manière forte contre les musulmans du sud du pays. Sur le plan économique, le roi exhorte les paysans à ne pas s'endetter, à rester « autosuffisants ». C'est le contraire de ce que prônait le premier ministre, qui avait voulu faire entrer le monde rural dans la mondialisation.

          En septembre 2006, avec la bénédiction du souverain, les militaires ont renversé Thaksin. Mais sitôt la démocratie rétablie, les partisans de Thaksin furent triomphalement réélus ! Les informations de Forbes tombent donc au pire moment pour Bhumibol, affaibli par une douloureuse maladie, accusé par beaucoup d'avoir affaibli la démocratie, et dont le fils aîné est détesté par le peuple, tant il a accumulé de frasques minables. Il ne manquait plus que ces 35 milliards de dollars pour semer le doute dans l'esprit des Thaïlandais: un roi juste et bon peut-il également être l'un des hommes les plus riches du monde ?

 

(1) Trois hommes seront condamnés à mort et exécutés pour cet assassinat en 1955. Mais la disparition de Mahidol demeure une énigme. (2) Des études indiquent que 78 % des parlementaires thaïlandais sont d'origine chinoise, et que 70 % à 80 % du produit intérieur brut du pays sont créés par des entreprises appartenant à des Sino-Thaïs.

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ROYAUTE – Le roi de Thaïlande à l'hôpital avec une fièvre, selon le Palais royal Version imprimable Suggérer par mail
lundi 21 septembre 2009
          Le roi de Thailande, Bhumibol Adulyadej, a été admis à l'hôpital Siriraj samedi soir avec de la fièvre, a annoncé hier le bureau du Palais Royal. 
          Agé de 81 ans, le plus ancien monarque en exercice reçoit un traitement d'antibiotiques par injection intraveineuse. "Samedi 19 septembre 2009, le roi a eu de la fièvre, était fatigué et a perdu l'appétit. Ses médecins l'ont invité à aller à l'hôpital Siriraj pour trouver la cause et prodiguer un traitement médical," dit le communiqué officiel. 
       Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva avait indiqué un peu plus tôt avoir appris que le monarque était allé à l'hôpital pour des examens. "La santé de sa majesté n'est pas un problème", avait-il assuré. 
         Bhumibol règne depuis 1946 sans pouvoir constitutionnel, la monarchie absolue ayant été abolie en 1932. Fin stratège politique, il exerce dans l'ombre une autorité morale très influente sur ses sujets.
          Le souverain cultive d'ailleurs l'image de la seule personnalité garante de l'unification des Thaïlandais qui traversent actuellement une période de grande instabilité politique alors que leur roi bien aimé s'affaiblit. 
           En 61 ans de règne, le Roi Bhumibol a connu 23 Premier ministres, 16 constitutions et 18 coups d'Etat. En décembre dernier, alors que le pays était en grande détresse après la prise des aéroports et la dissolution du gouvernement, il avait annulé son habituel discours prononcé pour son anniversaire. Ses enfants, le Prince héritier Maha Vajiralongkorn et la princesse Maha Chakri Sirindhorn, l'avaient remplacé, prononçant un discours radiophonique.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) lundi 21 septembre 2009
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Un anniversaire teinté d'inquiétudes pour le roi Rama IX Version imprimable Suggérer par mail
vendredi 04 décembre 2009

Adulyadej qui règne sous le nom de Rama IX est aujourd'hui le souverain le plus âgé du monde. Particulièrement aimé par les Thaïlandais, le roi fêtera demain ses 82 ans. Anecdotes d'un long règne

(Photo LPJ Bangkok.com)

Bhumibol Adulyadej est né le 5 décembre 1927 aux Etats-Unis alors que ses parents, le prince Mahidol Adulyadej et la princesse Sri Nakarindhara, y terminaient leurs études. Si le jeune Bhumibol est le petit fils de Rama V, il est issu d'une branche cadette qui n'était pas destinée à régner. L'histoire de la Thaïlande et de sa famille en décideront autrement. En 1925, Rama VII, le dernier fils de Rama V abdique. Il n'a pas d'enfant et la succession en ligne directe est interrompue. C'est un des ses neveux, Ananda Mahidol, le grand frère de Bhumibol, qui est désigné pour être le futur roi. En 1946, Rama VIII, tout juste couronné est retrouvé mort au palais d'une blessure par balle – un décès mystérieux dont le coupable et les raisons restent inconnus du grand public même si de nombreuses théories circulent. Bhumibol accepte de monter sur le trône à condition de terminer ses études. Il rentrera définitivement en Thaïlande en 1950 accompagné d'une charmante reine, Sirikit, qu'il a rencontré quelques années plus tôt en France alors qu'il se remettait d'un accident de voiture.


Le garant de l'unité du pays
Son enfance à l'étranger loin du cérémonial de la cour, ne l'avait certainement pas préparé à régner. Pourtant, le jeune Rama IX a pris tout de suite son rôle de roi très à cœur. Fin mélomane, davantage porté sur les arts et la littérature, il change d'orientation pour entreprendre un cursus de droit et sciences politiques. Lorsqu'il rentre définitivement en Thaïlande en 1950, le roi s'attèle au développement et à la modernisation de son pays. Comme s'il voulait effacer une trop longue absence, Rama IX a peu voyagé à l'étranger préférant se consacrer à la Thaïlande et à ses habitants. Garant de l'unité du pays, protecteur des minorités et des religions, Rama IX a sillonné son pays. Il fut ainsi le premier roi du Siam à avoir visité les 76 provinces du royaume. Un attachement au pays que les Thaïlandais lui rendent bien. Rama IX est vénéré par la plus grande majorité des habitants et le 5 décembre est l'occasion de grandes manifestations de ferveur populaire. Chaque année pour son anniversaire, le roi prononce un discours très attendu, lui qui s'exprime rarement en public. Pourtant, cette allocution traditionnelle a été annulée l'an dernier pour la première fois après que le Palais Royal a invoqué des raisons de santé. Le royaume était alors secoué par plusieurs mois de manifestations et le blocage des aéroports qui avaient pris fin avec la dissolution le 2 décembre du gouvernement des alliés de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra. Cette année, la maison royale a annoncé le report du discours du roi et l'annulation d'une partie des cérémonies, alors que ce dernier est hospitalisé depuis le 19 septembre. Le jour de fête en l'honneur du monarque sera donc teinté d'une inquiétude bien présente chez les Thaïlandais. La population, à l'occasion des 82 ans de Bhumibol Adulyadej, lui souhaite longue vie.
Lire aussi l'article biographique de Dominique Lagarde Rama IX le roi de marbre paru dans l'Express du 17/08/2007
E.F et B.R (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) vendredi 4 décembre 2009

D'innombrables festivités à Bangkok et dans tout le royaume
Malgré la perturbation des cérémonies officielles, les Thaïlandais mettent tout leur cœur à préparer l'anniversaire du monarque qu'ils chérissent, avec plus de 260 activités prévues dans la capitale entre le 2 et le 13 décembre. Le jour J, Sanam Luang sera le centre des festivités. Des milliers de Thaïlandais afflueront sur la place pour la solennelle cérémonie des bougies. A 19h19, ils entonneront tous ensemble l'hymne du roi, dans une pénombre éclairée de mille flammes, avant qu'un superbe feu d'artifice soit lancé. Alors les scènes disposées sur la place s'animeront de musiques pop, rock ou traditionnelle, de spectacles de danse ou de music-hall, tandis que les boxeurs se livreront au tournoi de la King's Cup. Mais la fête battra son plein dans bien d'autres endroits à Bangkok. A l'intérieur du Dusit Palace, des spectacles son et lumière 4D seront donnés tous les jours à 19h00 jusqu'au 13 décembre. Non loin de Sanam Luang, l'Avenue Rajdamnoen est déjà illuminée et égayée de spectacles musicaux et multimédia de 18h00 à minuit, et le National Theatre annonce lui aussi des performances ouvertes au public. Même les aéroports organisent des festivités, notamment l'aéroport national de Suvarnabhumi, mais aussi ceux de Chiang Mai, Hat Yai, Phuket et Chiang Rai. Hors de Bangkok, le Festival de Ratchapruek reste l'évènement le plus important donné en l'honneur du souverain, au cœur du parc botanique Royal Flora Ratchaphruek à Chiang Mai. Partout en Thaïlande, les cérémonies des bougies uniront les chanteurs à la minute près, et des feux d'artifices pourront surgir de tout coin de l'horizon.
B.R (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) vendredi 4 décembre 2009

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http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/rama-ix-le-roi-de-marbre_475858.html

Rama IX, le roi de marbre

Par Dominique Lagarde, publié le 17/08/2007 - mis à jour le 17/08/2007 09:44

En soixante et un ans de règne, le souverain thaïlandais a réussi à restaurer le prestige de la monarchie auprès de son peuple. Alors que celui-ci est appelé à ratifier une nouvelle Constitution, L'Express dévoile le parcours et les facettes de ce personnage sacré, invisible et secret.

Il est le plus ancien souverain régnant au monde. Le plus secret aussi. Le roi Rama IX de Thaïlande est vénéré comme un dieu vivant par ses 65 millions de sujets. Chaque semaine, le lundi, jour de sa naissance, ils s'habillent en jaune, sa couleur. Personne n'a le droit d'avoir la tête plus haute que lui en sa présence. On s'adresse d'ailleurs non à sa personne, mais à la «poussière de ses pieds»... Son hymne royal est joué avant chaque séance dans les cinémas. Ses portraits en manteau d'apparat trônent dans tous les lieux publics. Juridiquement, Bhumipol Adulyadej est à la tête d'une monarchie constitutionnelle: il règne mais ne gouverne pas. En réalité, il est le père de la nation et la clef de voûte du pays. Il a survécu à 18 coups d'Etat, 21 Premiers ministres et 15 Constitutions. Cela fera 16 si la toute dernière est adoptée,comme prévu, par référendum, le 19 août... Pour la quasi-totalité des Thaïlandais, qui en sont fiers, c'est un bon roi, et un grand roi. Mais il a 79 ans, sa santé est fragile. Même si le sujet est tabou en Thaïlande, comme d'ailleurs tout ce qui touche à la monarchie (voir l'encadré page 39), la question de sa succession domine désormais la vie politique du pays.

Sans ce contexte, le coup d'Etat du 19 septembre 2006 et cette réforme constitutionnelle n'auraient peut-être pas eu lieu. A Bangkok, les analystes sont unanimes ou presque: le putsch visait à préserver l'avenir de la monarchie. En clair, il s'agissait de s'assurer que Thaksin Shinawatra, un richissime homme d'affaires, sorte de Silvio Berlusconi thaïlandais, qui était depuis cinq ans à la tête du gouvernement, ne contrôlerait ni la succession ni le successeur. Connu pour ses frasques, le prince héritier, Vajiralongkorn, est loin, en effet, de susciter le même respect que son père. Et Thaksin Shinawatra, persuadé que tout s'achète, avait ces dernières années, selon la rumeur publique, épongé pas mal de ses dettes... «La structure qui soutient la monarchie s'est dit que cela n'était pas le moment de lâcher prise», résume un observateur.

 

La dynastie des Chakri, souverains de Thaïlande

Rama Ier Général de l'armée du Siam, Chao Phraya Chakri accède au trône en 1782, à la suite de l'assassinat du souverain régnant. Il fonde la dynastie des Chakri.

Rama II Son fils. Règne de 1809 à 1824.

Rama III Fils de Rama II. Règne de 1824 à 1851.

Rama IV Demi-frère de Rama III. Règne jusqu'en 1868. C'est lui qui a inspiré Anna et le Roi.

Rama V Fils aîné de Rama IV. Règne de 1868 à 1910.

Rama VI Deuxième fils de Rama V. Règne de 1910 à 1925.

Rama VII Plus jeune fils de Rama V. Accède au trône en 1925. Abdique en 1935 et meurt en 1941.

Rama VIII Neveu de Rama VII et frère du souverain actuel. Intronisé le 2 mars 1935, à l'âge de 9 ans. Son règne ne commence qu'à son retour de Suisse, en 1945. Meurt le 9 juin 1946, dans des circonstances non élucidées.

Rama IX Bhumidol Adulyadej accède au trône dès juin 1946.

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Le Roi Bhumibol a été le premier roi de la dynastie Chakri à vivre dans le Palais Chitralada. Il déménagea du Grand Palais après la mort de son frère aîné, le Roi Rama VIII (Source: Le Petit Journal).
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Le Roi Bhumibol Adulyadej fête aujourd'hui son 85e anniversaire. Cette année, les traditionnelles célébrations seront marquées par l’apparition du monarque au balcon du palais Ananta Samakhom comme il l’avait fait lors du mémorable anniversaire de son couronnement en 2006. Plus de 200.000 personnes sont attendues sur l’avenue Ratchadamnoen Nok.

Des Thaïlandais rassemblés devant un portrait de Rama IX l'an passé lors de l'anniversaire du roi (photo Pierre Queffélec)

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Dernière minute
La reine serait trop faible pour participer à l’anniversaire du roi

Bio
Le Roi Bhumibol Adulyadej est né le 5 décembre 1927 aux Etats-Unis, alors que ses parents, le prince Mahidol Adulyadej et la princesse Sri Nakarindhara, y terminaient leurs études. Si le jeune Bhumibol est le petit fils de Rama V, il est issu d’une branche cadette qui n'était pas destinée à régner. L’histoire de la Thaïlande et de sa famille en décideront autrement. En 1925, Rama VII, le dernier fils de Rama V abdique. Il n’a pas d’enfant et la succession en ligne directe est interrompue. C’est un des ses neveux, Ananda Mahidol, le grand frère de Bhumibol, qui est désigné pour être le futur roi. En 1946, Rama VIII, tout juste couronné, est retrouvé mort au palais d'une blessure par balle – un décès mystérieux dont le coupable et les raisons restent inconnus du grand public, même si de nombreuses théories circulent. Bhumibol accepte de monter sur le trône à condition de pouvoir terminer ses études. Il rentrera définitivement en Thaïlande en 1950 accompagné d’une charmante reine, Sirikit, qu’il a rencontré quelques années plus tôt en France, alors qu’il se remettait d’un accident de voiture.

66 ans de règne
Son enfance à l’étranger loin du cérémonial de la cour ne l’avait certainement pas préparé à régner. Fin mélomane, davantage porté sur les arts et la littérature, Rama IX change d’orientation pour entreprendre un cursus de droit et sciences politiques. Lorsqu’il rentre définitivement en Thaïlande en 1950, le jeune roi s’attelle au développement et à la modernisation de son pays. Comme s’il voulait effacer une trop longue absence, Rama IX a peu voyagé à l’étranger, préférant se consacrer à la Thaïlande. Garant de l’unité du pays, protecteur des minorités et des religions, il a sillonné son pays et fut ainsi le premier roi du Siam à avoir visité les 76 provinces que comptait le royaume jusqu'en 2010 (il y en a aujourd'hui 77). Un attachement au pays que les Thaïlandais lui rendent bien.
E.F. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mardi 4 décembre 2012

Voilà un peu plus de 66 ans que le Roi Bhumibol Adulyadej, ou Rama IX, est sur le trône du Royaume de Thaïlande. Cela fait de lui le monarque vivant au plus long règne – une trentaine de souverains, tous disparus, affichent entre 66 et 82 ans de règne.
Le royaume tout entier célèbrera aujourd'hui son 85e anniversaire, qui promet comme chaque année de nombreuses festivités un peu partout dans le pays, tout particulièrement à Bangkok, entre la salle du trône Ananta Samakhom et Sanam Luang.
Le roi devrait en effet apparaitre ce matin au balcon de la salle du trône Ananta Samakhom, pour saluer une foule lumineuse. Les médias thaïlandais annoncent l’apparition royale à 10h30. En début de soirée, la Premier ministre Yingluck Shinawatra présidera la traditionnelle cérémonie des bougies à Sanam Luang, à 19h19 précise (le 9 est un chiffre porte-bonheur), durant laquelle des millions de sujets de Bhumibol, reliés par la télévision, entonneront en l'honneur du roi, une bougie à la main, l’hymne qui lui est dédié.

Les diverses cérémonies, qui se déroulaient sur deux voire trois jours auparavant, ont semble-t-il été simplifiées et concentrées sur la journée du 5, en raison de l'état de santé. Il est d’ailleurs peu probable que le roi prononce son traditionnel discours à l’occasion duquel, à la veille de son anniversaire, il avait l’habitude de faire passer des messages à la nation, notamment son avis sur la situation politique du moment. Rama IX a en effet rompu avec cette tradition depuis 2008. Le roi est hospitalisé depuis le 19 septembre 2009. Il avait alors été admis à l'hôpital Siriraj de Bangkok pour une infection pulmonaire.

Des gestes simples valent parfois mieux que de longs discours
Alors que les militaires avaient prévu d’effectuer la cérémonie d’allégeance de la garde royale sur l’esplanade, le roi aurait demandé à ce que celle-ci se déroule dans la discrétion de l’enceinte du bâtiment afin de lui permettre d’être plus proche de ses sujets et d’avoir une vue la plus dégagée sur la foule, selon un communiqué du ministère des Relations publiques. Un geste dans lequel d’aucuns verront un symbole fort, voire un vrai message, au regard du contexte troublé de ces dernières années.
La dernière fois que le Roi Bhumibol était apparu en public au balcon de la salle du trône Ananta Samakhom, c’était le 9 juin 2006, pour le soixantième anniversaire de son couronnement, devant plusieurs centaines de milliers de personnes toutes vêtues de jaune, la couleur du jour de sa naissance - le jaune sera aussi de rigueur mercredi pour qui souhaite rendre hommage au monarque. Quelques semaines auparavant, les premières grandes manifestation anti-gouvernementales avaient commencé à attaquer le pouvoir, dirigé alors par le Premier ministre Thaksin Shinawatra. Trois mois plus tard, le gouvernement était renversé par le dix-huitième coup d’Etat de l’histoire de la jeune démocratie, organisé par des militaires prétendant défendre la monarchie et les intérêts de la nation. Les événements, souvent violents et meurtriers, survenus de manière quasi cyclique depuis 2006, ont mis en évidence une division profonde dans la société thaïlandaise qui a manifestement beaucoup affecté le monarque au fil de ces dernières années. Si le roi n'a aucun rôle politique officiel, il est néanmoins perçu comme une autorité morale et une figure unificatrice.
Les autorités ont fait savoir que la circulation dans le quartier autour de la salle du trône Ananta Samakhom et de Sanam Luang serait perturbée jusqu'en fin de soirée.
Peyoun CASTILLO (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mercredi 05/12/12



06/04/2008
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