LES KATOEYS, HISTOIRE D’UN TABOU THAILANDAIS

LES KATOEYS, HISTOIRE D'UN TABOU THAILANDAIS

[Gavroche nº157 - Novembre 2007, un reportage de Marie Labat]

En Thaïlande, il y a les femmes, les hommes... et les katoeys. Monde de transsexuels visiblement intégrés dans une société qui ne semble même plus y prêter attention, ce «troisième sexe» travaille, mange et sort comme n'importe quel autre citoyen du Pays du Sourire. Pourtant, en pratique, le chemin vers la reconnaissance semble encore long: objets d'attractions touristiques et de rejet traditionaliste, les katoeys souffrent d'une image stéréotypée qui les marginalise dans un faux-semblant d'intégration. Rencontre avec ces femmes du second type.

          Il est 10h pétantes lorsque Am, 16 ans, monte sur scène pour exécuter sa chorégraphie dans une gestuelle parfaite, une gestuelle qu'elle répète inlassablement depuis trois ans, depuis qu'elle a commencé à se produire sur la petite scène de Samlan Road, au marché du dimanche de Chiang Mai. Elle appelle cela un cabaret show, un des seuls moments dans la semaine où elle peut être "normale". Car Am est, en réalité et en théorie, une femme enfermée dans un corps d'homme, une katoey dans le langage thaï.

 

          Dans l'un des pays au monde où la transsexualité est la plus visible et consentie par la société, il semble pourtant que les katoeys souffrent d'une sorte d'isolement dû à leur choix, ou plutôt à leur évidence. Alors que, dans la tradition thaïlandaise, les relations sexuelles prémaritales sont mal perçues, la socialisation se faisait naturellement avec des individus du même sexe. Dans les milieux ruraux, où il était impossible de trouver une prostituée, il était alors préférable de fréquenter une katoey plutôt qu'une jeune femme, dont la réputation aurait été perdue si la liaison avait été découverte. Qu'un célibataire côtoie une katoey était toléré dès lors qu'il abandonnait ces pratiques après le mariage. Certains usages thaïlandais voulaient même qu'un jeune homme puisse fréquenter le "troisième sexe" avant, évidemment, qu'il ne revienne dans "le droit chemin" et se marie.

 

          Et qu'est-ce qui a changé aujourd'hui? Rien ou presque. Am vit toujours la même situation que des milliers de katoeys avant elle. Avec quelques unes de ses amies, mi-hommes, mi-femmes elles aussi, cette jeune fille aux grands yeux noirs et à la voix si sombre, arpente également la scène pour défiler dans un déhanchement à faire jalouser les "vraies" filles, et dans sa robe pailletée de bleu et de blanc, elle fait rire. Les spectateurs qui ont pris place au premier rang pouffent car «ces hommes qui se dandinent sont décidément une bien piètre imitation de ce que sont les femmes en réalité», argumente Samnuek, vendeur de bijoux sur un stand attenant à la scène. «Je les vois tous les dimanches, je leur parle même parfois et pourtant je ne les trouve pas normaux. J'arrive à les tolérer mais pas à les accepter», explique-t-il, presque désolé.

 

          Et Dyo, 38 ans, qui écoute attentivement Samnuek de renchérir: «Je trouve ca dégoûtant, car en réalité ça n'est qu'un moyen de se faire de l'argent et rien d'autre.» Pourtant, il confesse volontiers qu'il a des amis katoeys... Et le présentateur du show ne fait rien pour arranger la situation: il se moque, incite à  l'ironie, et les katoeys, toutes alignées dans une pose de mannequin, sourient et répondent le plus normalement aux moqueries. «Par habitude, répond Am, le seul moment où je peux revêtir ma peau de femme est lorsque je mets mon costume de scène, alors je peux bien accepter quelques sarcasmes. Le reste de la semaine, je vais à l'école déguisée en homme car ma famille ne tolère pas que je puisse être autre chose que cela et ne souhaite pas que le reste du village le sache.»

 

          Elle habite au nord de Chiang Mai et là-bas, il n'y a pas de katoeys ou du moins elles ne sont pas visibles, car la religion bouddhiste les considère comme étant la réincarnation d'une femme ayant eu une mauvaise vie antérieure et punie pour ses fautes. Am descend donc toutes les semaines pour avoir quelques heures de liberté et ramener au passage de l'argent pour aider sa famille. Car être une katoey peut rapporter gros et certaines d'entre elles ont réussi à faire de ce «défaut» un atout dans leur vie.

 

L'identité katoey

          Se faire une place au soleil lorsqu'on est une katoey n'est pas chose facile mais certaines, comme l'actrice Som-O, le mannequin Khun Mah ou encore Parinya Kiatbusaba, y sont parvenues. Cette dernière, ancienne boxeuse célèbre pour s'exhiber en soutien-gorge sur le ring, s'impose informellement comme le porte-drapeau de ces "femmes du second type".

 

Ter, 24 ans, garde d'ailleurs toujours une image d'elle dans son portefeuille pour se souvenir «que c'est possible». Elle s'est rendue compte qu'elle était prisonnière de son corps» alors qu'elle n'avait que 6 ans. «Lorsque je parlais avec des garçons, j'étais toujours intimidée. J'essayais de leur plaire, alors un jour il a bien fallu que je me rende a l'évidence: je suis une femme.» 

Ter, 26 ans, se sent prisonnière de son

corps depuis l'âge de 6 ans. (Photo M.L)

          Ses parents, eux, ont toujours su qu'elle était une fille. Aimée et intégrée comme telle, dans sa famille et son entourage, Ter n'a pas connu le rejet tacite d'une société qui se veut ouverte et tolérante vis-à-vis du troisième sexe, jusqu'à ce qu'elle entre dans le monde du travail. «J'ai fait des études de communication et en cherchant du travail dans le milieu, on m'a, certaines fois, refusé des emplois du fait que je suis une katoey. Un jour, une entreprise m'a même clairement expliqué que j'avais les capacités requises pour occuper le poste mais que le fait que je sois une katoey et qu'il s'agisse d'une place dans la communication - que je devais donc potentiellement être le reflet de la firme - compromettait largement mes chances», raconte-t-elle.

          Après avoir essuyé de nombreux échecs, Ter a finalement changé de voie et travaille aujourd'hui comme coordinatrice logistique dans une entreprise d'informatique. Pour Sutthirat et sa sœur jumelle Nui, les choses ont été encore moins simples. Toutes deux katoeys, elles ont passé leur enfance dans un petit village au nord-est du pays. Ainées d'une famille de onze enfants, elles ont rapidement du arrêter l'école afin d'aider leurs parents à subvenir aux besoins de cette grande fratrie et ont été envoyées à Bangkok pour soi-disant seconder un ami dans son commerce. Les deux jumelles ont terminé sur le trottoir de Patpong à Silom lorsqu'il s'est rendu compte qu'ils étaient «elles». Voici quatre ans maintenant qu'elles arpentent le bitume de ce repère connu pour ses prostituées et elles n'ont que 18 ans. «Au moins nous n'avons plus à nous cacher de ce que nous sommes et même si le soir nous travaillons, la journée nous avons une vie sociale de jeunes filles de notre âge», explique Sutthirat.

 

         "La religion bouddhiste considère le katoey comme étant la réincarnation d'une femme ayant eu une mauvaise vie antérieure"

  

          S'il ne faut pas faire d'un cas une généralité, force est de constater que les katoeys sont partout. Reconnaissables ou non, elles battent le pavé de toutes les villes thaïlandaises dans la plus grande indifférence générale et bien qu'elles soient surtout présentes dans les métiers artistiques - danse, chant, maquillage, couture -, elles courent aussi les couloirs des firmes internationales en tailleurs, opèrent les malades ou encore sont derrière un microscope à rechercher une solution pour demain pouvoir guérir du sida. Dans le fourmillement de la ville, pas de distinction entre femme, homme et katoey mais dans le cheminement de l'esprit qu'en est-il? Nourri par l'image banalisée que renvoient les émissions télévisées ou le troisième sexe apparait comme excentrique, volubile et superficiel, ou emprisonne derrière le cliché de ces personnes «sexuellement déviantes» façonné par le gouvernement, les stéréotypes ont la vie dure.

 

Une question d'apparence?

          Bo a 23 ans et fait des études linguistiques dans une université de Bangkok. C'est sa grande fierté et sa grande bataille aussi. «Mes parents n'ont pas été spécialement ravis d'apprendre que j'étais une katoey, et même s'ils ne m'ont pas jeté à la porte, ils m'ont envoyé à la capitale pour éviter les ragots», avoue-t-elle. Ils souhaitaient l'envoyer à l'armée pour qu'elle se «déféminise» mais «même eux ne voulaient pas de moi. J'étais trop maniérée et pas assez "investie" selon eux.»

 

          Bo a donc choisi de faire des études, mais la aussi elle a du lutter pour ne pas avoir à se déguiser. «Je pensais qu'à la capitale, cela serait plus facile pour moi mais en fin de compte, être une katoey reste un combat de tous les jours. L'université veut que je porte un uniforme masculin», s'indigne-t-elle. Le système a donc encore ses limites. Dans une société qui se targue de ne faire aucune différence entre les trois sexes et s'enorgueillit ouvertement d'une renommée internationale en ce qui concerne la chirurgie plastique, la surface s'égratigne et laisse apparaitre une réalité ou les katoeys ne sont pas prises au sérieux et sont même ignorées par peur.

 

          Deux heures et demi et 100,000 bahts plus tard, un homme peut physiquement être transforme en femme dans une clinique publique, et pour 50,000 bahts dans un hôpital. Avec les hormones en vente litre sur les marchés, le changement de sexe semble bien simple. Et Ter, Sutthirat et Boy songent toutes depuis près de dix ans sans jamais avoir pu réaliser leur rêve, ce qui, pour elles, pourrait changer définitivement leur vie et «mettre fin à un cauchemar», confie Bo. Elle compte d'ailleurs enfin se faire opérer le mois prochain. Tout est prêt: sa valise pour l'hôpital attend dans un coin de sa chambre et la date est déjà fixée depuis quelques mois. «Car il y a du monde sur la liste d'attente et maintenant que ma famille m'a donné son aval je ne veux plus patienter», livre-t-elle, sourire aux lèvres.

          Pour pouvoir vivre sa «vraie» vie, Bo a donc préféré se faire répudier par ses proches que renoncer à devenir une femme. Le sujet est délicat car elle souffle d'avoir dû choisir «entre deux choses qui me sont indispensables dans la vie». Sutthirat, elle, n'a même pas eu le choix: l'examen annuel effectué avant toute opération s'est révélé négatif. La commission qui a statué sur son équilibre psychologique a estimé qu'elle n'avait pas l'air sure de son vœu et qu'elle devait réfléchir à l'éventualité de rester un homme. «Pourtant, je n'ai jamais été aussi sure de moi. J'en rêve avec ma sœur depuis que nous sommes enfants et elle a réussi le test alors que moi non», soupire-t-elle.

 

Mais rien n'est encore perdu et elle songe sérieusement à faire la demande dans une clinique privée. Elle sait qu'il faut payer au moins le double du prix d'une opération dans un hôpital public, alors elle travaillera plus et pense même à utiliser une partie de ses économies, mises de côté pour un futur voyage à Paris avec son amoureux, Banya. Pour lui, cette opération est essentielle, elle lui permettrait enfin d'arrêter de se cacher comme il le fait tous les jours depuis quatre ans et demi. «Si son entourage le savait, cela serait très mal perçu car il serait alors qualifié d'homosexuel et considère comme quelqu'un pour qui il faut avoir encore moins de respect qu'un animal. Cette opération est donc vitale», détaille Sutthirat.

 Sutthirat et sa petite sœur dans les rues de Chiang Mai (photo M.L.)

 

Une longue attente

          Ter, elle, continue toujours à mettre de l'argent de côté. Elle travaille six jours sur sept depuis maintenant quatre ans pour devenir une vraie femme. «Je suis une femme dans ma tête je veux juste en avoir l'apparence», argumente-t-elle, souriant à l'idée que son opération aura lieu dans un an. Elle veut se faire opérer dans un hôpital public car dans une clinique privée cela reviendrait à attendre encore, ce qui n'est plus envisageable pour elle. Tous les mois, elle se rend à l'hôpital où elle a choisi de se faire «délivrer de son corps d'homme», plaisante-t-elle, pour s'imprégner du lieu et rêver à sa «nouvelle vie». «Après mon opération, la première chose que je ferai sera de participer à un concours de beauté. Ensuite, je voudrais changer de métier pour enfin faire de la communication.»

           Et quant à parler de vie sentimentale et de fonder une famille, Ter ne l'envisage pas. Elle pense simplement que les katoeys n'y ont pas droit. «Je crois que je finirai ma vie seule car les hommes qui aiment les katoeys n'existent pas», estime Ter. «D'ailleurs, je ne pense pas avoir d'enfants non plus car même si je pouvais en adopter, je les éduquerais pour qu'ils m'appellent maman et les gens dans la rue nous regarderaient de travers. II n'est pas possible de se faire poser un utérus pour avoir des enfants, n'est-ce pas?», demande-t-elle sérieusement. Elle réfléchit à sa future vie avec un pragmatisme déconcertant.

           Am, malgré son jeune âge, l'a déjà compris elle aussi. Et alors qu'elle se remaquille devant un petit miroir de poche, elle lance, comme pour se convaincre elle-même: «Les katoeys ont moins d'occasions de séduire des hommes que les vraies femmes, alors il faut que nous prenions plus soin de nous.» L'opinion générale reste tout de même que les katoeys se sont incorporées dans la société thaïlandaise, et pour un touriste de passage, les voir marcher dans la rue, prendre le métro, faire leurs courses le plus normalement du monde est sans doute surprenant. Le troisième sexe aurait-il gagné le droit à l'intégration, mais marginale seulement? Etre assimilé à une société tout en échappant à son fonctionnement?

Le gouvernement annonçait qu'il serait désormais possible pour les katoeys de voir le genre "Mademoiselle" affiché sur leur carte d'identité

          Le 29 septembre dernier, le gouvernement annonçait qu'il serait désormais possible pour les katoeys de voir le genre "Mademoiselle" affiché sur leur carte d'identité. Ce grand pas vers la reconnaissance sociétale refusé durant des années, montre bien le nouvel effort du pays vers une intégration commune. Et même si elle l'annonce fièrement et avec soulagement, Ter n'y croit pas encore totalement, elle est même à la limite de penser qu'il s'agit d'une mauvaise chose. «Cela a certes des avantages, mais ça n'est pas moral, ni honnête envers les Thaïlandais et surtout les hommes, car ils n'ont plus aucun moyen de connaitre la vérité.» A Singapour, les katoeys ont tous les mêmes droits que n'importe quel habitant. Un endroit qui fait rêver Bo au point d'envisager sérieusement de partir y vivre. Serait-ce le prix à payer pour être "naturelle"?

M.L.

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Lire un article [en anglais] sur ce sujet:
Male Homosexuality and Transgenderism in the Thai Buddhist Tradition

Lire un article [en français] sur ce sujet:

Bouddhisme et transsexualité

Lire un article [en français] sur ce sujet:

J'aurais voulu naître femme...

Lire un article [en français] sur ce sujet:

Pattaya éclectique: Miss Tiffany's Universe 2010

 

Lire un article [en français] sur ce sujet:

Kathoeys: le troisième sexe

Enquête exclusive - L'étonnant destin des transsexuels thailandais

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Tags sur les murs de Pattaya

[crédit photo: jan-clod]

Daté du 04/11/07 

Daté du 20/02/08

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"Aparté nirvanesque"

[crédit photo: Enamorado]

Commentaire du photographe:
grâce, douceur, élégance, tendresse, pudeur
mais aussi sensualité, générosité,
fragilité,
innocence mais aussi exubérance...

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[crédit photo: Enamorado]

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[crédit photo: Enamorado]

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[crédit photo: Enamorado]

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[crédit photo: Enamorado]

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Selon Pom (ci-dessus), elle-même et ses consœurs détestent le terme 'kathoey',
[en thaï] trop péjoratif et dévalorisant. "Nous sommes des 'lady-boys, dit-elle,
mais plus lady que boys"...

ตามป้อม (เหนือ), เธอและน้องสาวของเธอเกลียดชัง'kathoey'คำ [ภาษาไทย] เกินไปเสื่อมเสียและ demeaning 'เราเป็น'Boys - Lady"เธอกล่าว แต่เด็กผู้ชายมากกว่าผู้หญิง'... 

 
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"Femme jusqu'au bout des ongles"

[crédit photo: Enamorado]

 

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Kathoeys pendant la fête de Songkran 2007 à Pattaya

[crédit photo: jan-clod]

 

 

 

 

 

 

 

 

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Walking Street 2007 [Pattaya]

[crédit photo: jan-clod]

 

 

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Beach Road 2007

[crédit photo: jan-clod]

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Kathoeys/Ladyboys en discothèque à Pattaya, février 2011

[crédit photo: Raymond Vergé]

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Quelques réflexions pour établir la chronologie 
du "phénomène transsexuel": 1910-1995
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RENCONTRES DU TROISIÈME GENRE À BANGKOKTranssexuelle, et alors ? 

En Thaïlande, terre de tolérance bouddhiste, les garçons devenus filles peuvent espérer mener une vie normale, bien intégrée dans la société. Témoignages. 
24.09.2009 | Tom Greenwood | South China Morning Post 
 
Teu, salariee d'une entreprise suisse. © Stephane Remael
[Cliquer sur le titre pour accéder à l'article de 'Courrier International'
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SOCIETE – Les opérations de changement de sexe, 
une spécialité toujours thaïlandaise 

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               Thailand's Got Talent : Boy or Girl? (English Subtitle)                &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

THAILANDE:  Les appelés transsexuels désormais appelés "type 2" ou "type 3"

Catégorisés auparavant comme "psychologiquement anormaux" ou ayant un "trouble de l'identité" dans les rapports d'examen pour l'appel au service militaire, les transsexuels se feront dorénavant notifier "type 2" ou "type 3", rapportait hier le Bangkok Post. Le ministère de la Défense a en effet amendé la Loi de conscription de 1954, après les critiques répétées des groupes de défense des droits de l'Homme critiquant la discrimination que subissaient les transsexuels. L'appellation "type 2" réfère aux hommes ayant subi une augmentation mammaire et le "type 3" à ceux ayant reçu une chirurgie complète pour changer de sexe. Normalement, les transsexuels sont exemptés de service militaire à moins que l'armée manque d'effectifs. "Seuls les types 1 (des hommes à l'apparence masculine) sont requis pour le service militaire. Mais si leur nombre est insuffisant, alors les personnes de type 2 seront appelées à participer, malgré leur implant mammaire", a précisé le directeur des ressources académiques de la réserve de l'armée, Thaksin Chiamthong. Cette année, l'armée aurait besoin de 97.820 conscrits âgés de 21 ans, soit une augmentation de 9.828 par rapport à 2010. De façon permanente, l'état-major doit enrôler 73.503 soldats en plus, principalement pour les divisions basées à Pattani, Chiang Mai, et Khon Kaen, ajoute le quotidien. En Thaïlande, les hommes âgés de 21 ans doivent faire un service militaire de 2 ans.

P.B. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) lundi 21 mars 2011

Voir/Lire aussi : Le dessin de Stephff du 27 janvier 2011, Nouvelles du futur : la mode des hôtesses de l'air de choc

Notre article du mercredi 16 juin 2010, Les opérations de changement de sexe, une spécialité toujours thaïlandaise

PC Air aura des hôtesses du troisième sexe

France : Le transsexualisme n'est plus une maladie mentale

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Des toilettes pour travestis dans un lycée de la campagne thaïlandaise

BANGKOK [31 juillet 2008] — Un lycée de la Thaïlande rurale vient d'inaugurer des toilettes pour travestis, réservés aux jeunes garçons qui viennent en cours habillés en filles.

 

L'établissement Kampang (province de Sisaket, dans le nord-est de la Thaïlande) avait en effet réalisé une étude au dernier trimestre montrant que plus de 200 des 2.600 élèves se considéraient comme "transgenre", explique son directeur, Sitisak Sumontha.

Au retour des vacances en mai, l'établissement a donc dévoilé de nouvelles toilettes unisexes, portant comme symbole une silhouette coupée en deux, pour moitié un homme dessiné en bleu, pour l'autre une femme en rouge. Il est indiqué en-dessous "toilettes pour travestis".


Une nouveauté saluée par trois étudiants, venus se repoudrer le nez et s'épiler les sourcils au passage. "Ca me fait tellement plaisir", confie Vichai Sangsakul, qui porte une petite coupe courte ébouriffée agrémentée d'une barrette rose. "Cela fait mauvais genre d'aller dans les toilettes des filles. Que penseraient les gens?", a-t-il expliqué sur la nouvelle chaîne thaïlandaise PBS.

 

Si les régions rurales de Thaïlande restent très conservatrices sur bien des points, l'initiative du lycée Kampang reflète un autre aspect de la société thaï: sa tolérance vis-à-vis de la très visible communauté transgenre, qui regroupe travestis, transexuels ou hermaphrodites.

 

"Ces étudiants pourront aller aux toilettes tranquillement sans avoir peur qu'on les regarde, qu'on se moque d'eux ou qu'on les pelote", souligne le directeur de l'établissement. Les "katoey", nom thaïlandais des transgenres, qui choisissaient les toilettes pour filles mettaient mal à l'aise certaines élèves et ceux qui allaient chez les garçons se faisaient souvent harceler ou agresser, explique-t-il.

 

Les élèves "n'ont pas de problèmes avec les travestis mais aller dans les mêmes endroits privés, comme des toilettes, les rend mal à l'aise", dit-il. "Même si les jeunes travestis se comportent de façon encore plus féminine que les jeunes filles, leur anatomie reste celle d'un garçon".

Pour lui, ce concept des toilettes pour travestis répond à un besoin croissant dans les établissements scolaires et universités thaïlandaises. Kampang n'est pas le premier établissement à installer de telles toilettes, même si son directeur pense qu'il s'agit d'une première dans le secondaire.

 

En 2003, un institut technique de 1.500 étudiants de la province de Chiang Mai avait installé des petits coins du "Lotus rose" pour ses 15 élèves travestis.]

 


Et le ministère de l'Education a récemment annoncé un recensement du nombre d'étudiants transgenres dans les universités du pays afin d'envisager des toilettes ou des dortoirs séparés. Les "katoey" apparaissent régulièrement à la télévision dans les séries, et dans tout Bangkok, travaillent dans les grands magasins au rayon produits de beauté, dans les restaurants à la mode, dans des bureaux, mais aussi dans le milieu de la prostitution. La Thaïlande organise également des concours de beauté transgenre.

 

   

 Suttirat Simsiriwong ("Crystal") est une activiste/militante
pour les droits des transsexuels...
(cliquer sur les images: sites en anglais)

 

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Genres Pluriels ASBL -Activités et permanences

Visibilité des personnes aux genres fluides et intersexes
Infos sur le site de Genres Pluriels
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Site : www.genrespluriels.be

00-32(0)487/63 23 43

N'hésitez pas à diffuser l'information aux personnes
qui vous sembleraient intéressées.
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Carla Antonelli : une transsexuelle bientôt élue dans un parlement en Espagne [PUBLIÉ LE 14/02/2011 | LADEPECHE.FR

Ce pourrait être une première en Espagne. En cas d'élection, Carla Antonelli, femme engagée qui figure sur les listes du Parti socialiste espagnol (PSOE) pour les élections de mai au parlement régional de Madrid, pourrait bientôt devenir la première transsexuelle élue dans un parlement en Espagne. Si ce pays, à l'avant-garde en matière de lois en faveur des homosexuels, a déjà compté des conseillers municipaux transsexuels, dans deux communes, Carla Antonelli serait la première à siéger dans un parlement. Une prouesse au regard du parcours de cette militante socialiste qui a quitté en 1977 son village natal de Güimar sur l'île de Tenerife, aux Canaries, où il n'était alors pas pensable de vivre ouvertement sa transsexualité. Née sous le régime franquiste, cette transsexuelle a été, comme des milliers d'autres personnes pendant la dictature, emprisonnée à cause de son orientation sexuelle.

Un pas de géant donc pour Carla Antonelli qui aujourd'hui s'enthousiasme: «Après avoir vécu dans un environnement marqué par l'exclusion, on peut à présent espérer avoir un siège au parlement». Engagée dès 1977 pour la défense des droits des transsexuels, cette femme, quasiment assurée d'être élue député, prend là sa revanche sur l'histoire et sur les préjugés.

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SOCIETE – ''Nok'', première transsexuelle élue conseillère provinciale

Écrit par Yann Fernandez

Une transsexuelle âgée de 30 ans, Yollada Suanyot, surnommée ''Nok'', va siéger en tant que conseillère au sein de l’Organisation de l’administration provinciale (PAO) de Nan (Nord). D’après le Bangkok Post, elle a battu dimanche l’ancien maire de la ville de Nan, Phawat Sattayawong, au cours d’une élection locale. Née garçon, ''Nok'' a changé de sexe grâce à une opération à l’âge de 16 ans et a ensuite participé à de nombreux concours de beauté qu’ils soient réservés aux transsexuels ou aux femmes. Actuelle présidente de l’Association des Femmes transsexuelles de Thaïlande, elle a promis de défendre les droits des personnes du troisième sexe, ainsi que ceux des femmes. C’est la première fois qu’un transsexuel participait à une élection provinciale dans le royaume.

La Thaïlande est connue pour sa tolérance au sujet des orientations sexuelles et des changements de sexe. Le royaume organise par exemple chaque année avec faste le concours de beauté Miss Tiffany, récompensant le plus beau transsexuel du pays. Néanmoins, les membres les plus conservateurs de la société ont du mal à accepter le phénomène. Des enfants souhaitant changer de sexe sont envoyés dans des monastères pour être "rééduqués", et les transsexuels ont des difficultés à trouver du travail dans certains domaines.

Y.F. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mercredi 30 mai 2012



21/11/2010
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